La R&D agricole considère aujourd’hui les innovations de terrain comme des sources d’idées et de références pour améliorer durablement les modes de production. La « traque de systèmes innovants » et l’évaluation de ces systèmes pour définir les plus performants du point de vue économique et agrienvironnemental nécessitent cependant un travail de mise au point méthodologique, auquel cet article vise à contribuer.
Les enjeux liés au changement climatique et à la sécurité alimentaire confortent la nécessité de mettre au point des démarches de conception/évaluation de systèmes durables, qu’il s’agisse d’améliorer les situations existantes ou d’imaginer de nouvelles voies de développement. En régions chaudes, l’élevage remplit aussi des fonctions non productives et doit s’adapter aux aléas et incertitudes.
Depuis plusieurs décennies, la canne et la banane, monocultures fortement dépendantes des intrants, façonnent le paysage guadeloupéen de manière binaire : canne au Nord et banane au Sud. Depuis quelques années la production de bananes est dans une situation difficile avec l’évolution rapide du cadre régle- mentaire et du fonctionnement du marché de la banane. Les planteurs et les organisations agricoles doivent réfléchir à une nouvelle orientation des itinéraires techniques conventionnels.
La façon donc les organismes de recherche et d'appui aux agriculteurs participent aux processus de développement de l'agriculture et du monde rural fait l'objet de débats. Ceux-ci portent à la fois sur la compréhension des besoins réels des agriculteurs et sur les formes de coordination entre les différents acteurs de la production de connaissances traduisibles en actions. Nous proposons d'illustrer cette problématique à partir d'un programme de coopération franco-argentin Innovaciones, Desarrollo, Exploitationes Agropecuarias, Sociedad local (IDEAS), engagé en Argentine en 1995-1996.